Accueil A la une Traite, chantage et faux contrats : le sombre tableau du recrutement illégal des Tunisiens à l’étranger

Traite, chantage et faux contrats : le sombre tableau du recrutement illégal des Tunisiens à l’étranger

Le directeur général du placement à l’étranger et de la main-d’œuvre étrangère au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Ahmed Messaoudi, a tiré la sonnette d’alarme ce mardi 22 avril 2025 concernant la multiplication des bureaux de recrutement illégaux opérant en Tunisie.

Dans une intervention sur les ondes de Jawhara FM, Messaoudi a déclaré que le nombre de structures illégales dépasse celui des entreprises officiellement autorisées, soulignant que les pratiques constatées sont particulièrement préoccupantes.

“Ces bureaux exploitent les demandeurs d’emploi en leur extorquant d’importantes sommes d’argent contre de fausses promesses de recrutement à l’étranger. Ils vont jusqu’à fournir de faux contrats, modifier les termes contractuels à l’insu des candidats, confisquer leurs documents officiels et, dans certains cas, sont soupçonnés de traite d’êtres humains, notamment à l’égard des jeunes femmes”, a-t-il précisé.

Face à ces dérives, le ministère a élaboré un nouveau projet de loi visant à combler les lacunes actuelles du cadre juridique. Ce texte prévoit la mise en place d’un corps de contrôle et d’inspection chargé de surveiller les entreprises autorisées et de détecter les opérateurs clandestins, l’obligation de signer un contrat de médiation clair entre le demandeur d’emploi et l’entreprise agréée, définissant les droits et obligations de chaque partie et la fermeture immédiate des établissements exerçant sans autorisation.

Le projet de loi prévoit également des sanctions dissuasives : jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 20 000 dinars d’amende à l’encontre des structures illégales, notamment celles usant des réseaux sociaux pour promouvoir des offres fictives.

Dans le même cadre, Ahmed Messaoudi a insisté sur l’importance d’un accompagnement structuré des travailleurs tunisiens une fois à l’étranger. Le texte prévoit que les entreprises agréées assurent un suivi durant les six premiers mois suivant l’arrivée des candidats dans le pays d’accueil, afin de garantir leur intégration et de résoudre les difficultés éventuelles.

“Il est impératif de protéger les droits des demandeurs d’emploi et de mettre fin aux abus. Ce projet de loi constitue un pas décisif dans ce sens”, a conclu Messaoudi.

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